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COLLOQUE INTERNATIONAL – SUR LA SOCIOLOGIE DE LA LITTERATURE AFRICAINE Textes, Théories et Socialités actuels : Un état des lieux

COLLOQUE INTERNATIONAL

Organisé par David N’GORAN et Imorou ABDOULAYE

A l’UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY, Abidjan-Côte d’Ivoire

Du 21 au 22 septembre 2018

SUR LA SOCIOLOGIE DE LA LITTERATURE AFRICAINE

Textes, Théories et Socialités actuels : Un état des lieux

La sociologie de la littérature africaine est une discipline doublement fragile, presque située dans la zone la moins visible des études littéraires. En réalité, son histoire, ses frontières épistémologiques et méthodologiques, ses acteurs, etc. n’ont jamais été, à proprement dit, systématisés. Cela pourrait tenir d’au moins trois facteurs.

Le premier relèverait de l’hégémonisme disciplinaire tel qu’il établit une tension entre la doxa de la sociologie et celle de la littérature. On le sait : sous prétexte de scientificité, la sociologie a souvent discriminé la littérature, perçue comme une source peu fiable du savoir. Même quand les sociologues les plus « ouverts » à la littérature ou à la fiction, tentent de transcender ces cloisons étanches, c’est, principalement, en tant que « sociologues » intéressés par une lutte de positionnement au sein de leur discipline. Inversement, la littérature s’approprie l’axe de la lecture esthétique du texte en monopolisant la littérarité comme un objet réservé. Elle regarde ainsi avec méfiance toute incursion du discours sociologique dans le domaine littéraire. Dès lors, non seulement la science littéraire occupe une position de dominé dans son rapport à la sociologie, mais du point de vue de l’économie générale du savoir, le corpus littéraire (davantage s’il est africain) reste un objet de vague curiosité fixé en marge des institutions spécialisées (grandes revues scientifiques, travaux internationaux, intérêts institutionnels, problématique de financement, etc.)

Le deuxième facteur tient aux conditions même d’application des méthodes sociologiques au contexte africain. Ce dernier fut largement dominé par un ensemble de pesanteurs idéologiques d’obédience marxiste ou panafricaniste. De la sorte, la sociologie de la littérature africaine d’aujourd’hui (si elle existe) n’offre que des résidus d’un ensemble de représentations idéologiques : sociocritique marxisante, panafricanisme, lecture nationaliste, critique « Off shore » et autres idéologies anti-altérité blanche…).

Enfin, il semble qu’à la différence des disciplines de l’Histoire et de la Sociologie, la révolution épistémologique dictée par les situations coloniales et postcoloniales (Fanon, Balandier) des sociétés africaines n’est pas suffisamment actualisée ou réajustée en études littéraires africaines. Dès lors, même s’il convient de ne pas oublier les travaux de chercheurs comme Bernard Mouralis, Pierre Halen, Romuald Fonkoua, Isaac Bazié , Anthony Mangeon, et bien d’autres, les tentatives en vue de mettre à jour les classiques comme Lylan Kesteloot, Jacques Chevrier, Barthelemy Kotchy, Thomas Melone, Guy Ossito Midohouan restent une tâche difficile.

L’objet de ce colloque est de faire l’état des lieux de cette discipline en repensant spécialement le rapport entre la littérature africaine et sa société, notamment les types de représentations qu’elles se renvoient mutuellement, à partir d’au moins trois axes non exclusifs et non exhaustifs :

AXE 1 : Histoire, Acteurs et Institution

– Quels déterminants historiques pourraient conférer sa recevabilité à une sociologie de la littérature africaine en tant que discipline ?

– Quels pourraient en être les acteurs avérés ?

– Quelles sont les institutions (Revues, lieux académiques, réseaux, etc.) qui participent de sa prise en charge contribuant ainsi à lui donner corps ?

– A quelle histoire sociale ou sociologie historique cette discipline pourrait-elle donner le jour ?

 

AXE 2 : Sociologie des sociologies du texte littéraire

– Quelles sont les conditions sociales de production d’un discours sociologique sur le texte littéraire africain ?

– Selon quel type de société africaine historiquement déterminée (colonial ? Postcolonial ?) ces lectures affirment-elles leur légitimité ?

– Que valent encore les postulats sociologiques (sociocritique, théorie du discours social, théories de la lecture et de la réception, analyse institutionnelle, sociologie du champ littéraire, polysytèmes, etc.) en ce contexte africain ?

 

AXE 3 : Sociopoétique (écriture, fiction et socialité)

– Quels corpus permettent-ils de lire en acte d’écriture fictionnelle ce que le texte littéraire dit de/à la société et inversement ?

– Selon quelles grilles de lecture peut-on tracer ou transcender la frontière entre le texte et le social ?

– Quelles sociologies spontanées les écritures africaines actuelles, dans leurs langues spécifiques mettent-elles à jour ?

– Quels genres de la littérature ou de la fiction (romans, théâtre, poésie, mythes, cinéma, science-fiction, etc.) sont à même de formuler efficacement la dialectique du texte et sa société ? du rapport littérature/société, fiction/réel ?

 

Les propositions en français et/ou en anglais sont attendues pour le 30 décembre 2017 au plus tard aux adresses suivantes : sociotexte018@gmail.com; abdoulayeimorou02@yahoo.fr

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