La présente analyse postule qu’au départ de la réalité africaine en général – et ivoirienne en particulier – réside un imaginaire de la violence brute comme pratique discursive remplissant fonction de socialisation politique. Ce qui tient lieu de corpus politique ivoirien de ces deux dernières décennies en est l’incarnation la plus achevée, telle qu’elle représente la vie africaine confondue à la mort, sous le bruit des chaînes, des bris, des larmes et des ruisseaux de sang, transgressant la frontière normative entre le vrai et le faux, le réel et la fiction.
Quelque vingt années de politique ivoirienne disséquées et analysées dans un essai qui revendique une certaine hybridité, recourant tout autant aux discours des sciences humaines qu’aux relations de type journalistique. Et D. K. N’Goran de livrer, sous forme de mosaïque, en organisant son propos autour de grands thèmes (révolution, jeunesse, prophétisme, ivoirité, etc.) la lecture critique – dans les deux grands sens du terme – d’une période marquée par les folles ambitions, la violence, la division, le désenchantement. Une autopsie des acteurs et des forces en jeu aussi éclairante que glaçante..
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